Le peu, le très peu que l'on peut faire, il faut le faire quand même. » Yveline Chard cite Théodore Monod. La représentante du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) rappelle juste au quidam que les actions paraissent dérisoires face à la vie carcérale, puis à sa sortie.
Suivi des sursis avec mise à l'épreuve, du travail d'intérêt général, etc., le SPIP met en place des stages (citoyenneté, alcoologie) et s'associe à des acteurs locaux pour s'ouvrir à l'extérieur. Alors, placer vingt-et-un panneaux de photos dans la rotonde, les services médicaux... voilà qui est du « très peu » face à l'écrasante atmosphère des lieux.
Or, pour Yveline Chard, si un seul détenu a un petit déclic positif face à un des magnifiques clichés de paysages, d'animaux, (offerts par le magazine Terre Sauvage), c'est un pas vers du mieux. Ce que confirme Sylvain Teetaërt, inspecteur de l'Éducation nationale. « Nous assurons des cours ici. Il y a une salle de classe. Le recteur a remis douze diplômes, un moment d'émotions », dit-il, accompagnant un lot d'invités à visiter l'exposition jeudi. Une visite menée au pas de charge, en à peine une demi-heure, guidée par la directrice adjointe, Séverine Thiebault. Changements d'étage, service de soins, quartier des femmes puis foyer du personnel pénitentiaire, pour un café...
Sérieusement escortés, portes métalliques claquant à chaque passage, bruits de clefs qui tournent. Tout a été calculé. Tout est propre. Surtout, pas un détenu n'a été croisé. Personne n'est dupe, ce n'est pas Disneyland.
Mais cela a du bon. « Mes informations ne sont pas accrochées », remarque la représentante de l'Association nationale des visiteurs de prison dont l'antenne locale se trouve juste en face de la prison. Antenne qui travaille étroitement avec l'Escale, association qui accueille les enfants de détenus le temps d'une visite au père ou à la mère. La directrice adjointe prend note.
Notons les échanges entre le Recteur, la Ligue de l'enseignement, la chargée culturelle de la direction inter-régionale de Lille chargée des actions culturelles et Michel Dobremelle, conseiller municipal délégué à la Sécurité civile. « Le plus difficile est pour les gens qui sont dehors. Leur faire prendre conscience qu'il y a beaucoup d'actions à mener en milieu carcéral », explique Yveline Chard. La prochaine étape est un partenariat avec le Conseil général. Les 24 et 26 septembre, projections et débats se feront autour de l'alimentaire, l'énergie, les déchets.
Là encore on s'étonne. « Le Département est leader en développement durable. Il y a une filière en réinsertion », réplique Yveline Chard avant d'en finir résolument optimiste : « Garder le contact avec la vie extérieure, les changements le temps d'un séjour en prison est une nécessité ».
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Ouvrir les esprits de corps enfermés
Par pour Courrier picard, Publié le 21/09/2013
| MAISON D'ARRÊT |
La prison s'ouvre à petites doses à des activités culturelles. De l'enseignement diplômant y est aussi délivré, même s'il est évident que cela reste une prison.
Pour le quidam voilà la contradiction : une grande photo apposée à côté de la porte d'une cellule... Une ouverture d'esprit vers l'extérieur pour les organisateurs.
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